Le costard du politiquement correct
Le politiquement correct ayant quelque peu porté atteinte à l’humour, celui-ci se défend et les exemples suivants sont considérés « de bonne guerre » :
Blacks : désignation antiraciste de ceux que les racistes nomment Noirs
Mariage des homosexuels : dernier rempart contre l’IVG ;
Chauve : Personne confrontée à un défi capillaire (Santini)
Funérailles : Manifestation de masse au cours de laquelle les manifestants brandissent un cercueil (JF.Kahn)
Obsèques : Dernier voyage bénéficiant d’un tarif de groupe (JF.Kahn)
Pauvres : Grévistes de la consommation (Santini)
Suicide : Contribution personnelle à la lutte contre la surpopulation
JF Kahn, dans son Dictionnaire incorrect, nous livre également les définitions revisitées des termes suivants :
« Tabous : évoluent selon les époques. Aujourd’hui on peut dire « bite » et « enculé », même au cours d’un dîner mondain, mais on ne peut plus dire « prolétaire » ou « lutte des classes ». Il y a 50 ans c’était l’inverse ».
« Allah : est grand. Il faudrait nous expliquer comment un dieu unique pourrait être petit. Et pourquoi, surtout, il convient de répéter ce stupide pléonasme plusieurs fois par jour. Y’aurait-il un doute ? »
« Marie : mère juive. Maman du fils du père. A fait un enfant toute seule. Seul cas connu d’insémination artificielle par rayon divin, méthode ancienne intitulée ‘‘ opération du St Esprit’’ »
« Plan social : Décision antisociale qu’on a dû prendre par absence de plan. Synonyme de licenciement collectif ».
Dans le même esprit, Shiffres nous explique comment être politiquement incorrect :
« 1) Faire l’éloge vibrant d’une personne dont personne n’a rien à foutre ; 2) Refuser le politiquement correct. Défendre la cause de Milosevic ou Saddam Hussein (…) Avoir pour auteur de chevet un écrivain antisémite. Descendre Godard (…) Faire son Nietzschéen (…) D’un grand écrivain rabaisser les chefs-d’œuvre. Dire de Flaubert qu’il est meilleur dans le court ».
Terminons par l’exercice d’ironie d’un journaliste des Echos :
« Dites : ‘‘ Nous assistons à une forte réduction de la visibilité à moyen terme sur notre marché’’. C’est mieux que : ‘‘ On s’est planté ce trimestre’’ (…) plutôt que d’annoncer ‘‘ On s’est lourdement trompé et il va falloir licencier’’, dites plutôt ‘‘ On va faire jouer l’effet de levier de nos synergies, pour capitaliser sur notre paradigme intellectuel de base’’ ».
Politiquement collector !